"Bovidés sur lissoir"


Gravure du Magdalénien moyen découverte par Piette.

 

Vignette Représentation de deux bovidés.
Deux bovidés de tailles inégales sont gravés sur ce fragment de lissoir. La surface de l’os, abîmée vers la partie active de l’objet, a fait disparaître la tête du premier animal.

 

L’extrémité opposée est brisée transversalement et la fracture entame légèrement l’arrière-train du second.
La gravure profonde est sans reprise et les lignes de contour expriment avec souplesse et précision les détails anatomiques des deux animaux. Une ébréchure légère qui affecte le bord supérieur de l’objet a également fait disparaitre une des cornes de l’animal.

 

Cette pièce en dehors de la prouesse technique d’exécution dont elle témoigne, est particulièrement intéressante car elle est l’un des exemples remarquables du rendu de la troisième dimension. Les deux animaux sont en effet placés sur des plans différents, le plus petit étant le plus lointain par rapport à l’observateur, conformément aux lois de la perspective.

 

Cette scène, à cause des différences de taille entre les deux animaux et de l’absence de caractères sexuels déterminants pour le grand bovidé, a été interprétée comme étant la représentation d’une vache et son veau. Cependant, rien ne permet d’étayer une telle hypothèse. Le premier bovidé ne devient « veau » que parce qu’il est d’une taille inférieure au second mais on sait par ailleurs que les tailles respectives des animaux ne sont pas respectées dans l’art paléolithique. Les proportions générales de ce bovidé sont en fait comparables à celle de l’autre animal. Son garrot renflé qui descend vers l’ensellure et son fanon bien visible le caractérise au contraire comme un animal adulte.

 

Il vaut mieux voir dans cette composition un exemple du rendu maîtrisé de la perspective par superposition.


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