Cette faune présente dans le site correspond à des occupations ou des apports naturels antérieurs aux fréquentations magdaléniennes et aucune trace humaine n’est associée à ces ossements.

 

Ossuaires

La vie s’installe dans les cavités avec une occupation exclusive de la faune, représentée essentiellement par les ours des cavernes.
Ils se réfugiaient dans les cavités (hibernation) et beaucoup sont certainement morts dans le site, d’où une importante concentration d’ossements.
Leurs squelettes ont été ensuite déplacés et déposés en ossuaires par les eaux. Leurs fossiles côtoyant ceux de mammouths et de rhinocéros laineux sont encore présents au cœur même de la grotte (Salle Mandement et Galerie des ours).

 

Les origines des ossements

Ces ossements encore présents dans les cavités supérieures, sont piégées dans des argiles compactes et se trouvent dans des niveaux antérieurs aux occupations magdaléniennes. Il s’agit d’ossements épars, appartenant à des faunes variées, soit déjà présent dans le site (ours des cavernes), soit apportés (mammouths, rhinocéros laineux, lièvres variables…).

 

Pour expliquer leur mise en place, plusieurs hypothèses ont été avancées :

 Apport humain : peu probable car aucune traces d’activité humaine n’a était trouvée dans les couches qui concernent ces faunes.

 Apport à partir d’un aven, un piège à faune : cette hypothèse est plausible, mais aujourd’hui rien ne permet d’affirmer la présence d’aven, peut-être obturé.

 Apport par flottaison lors de crues exceptionnelles de l’Arize : cette hypothèse est peu crédible. Le sédiment qui scelle les ossements n’est pas un sédiment de crue ; les os sont à plus de 20 m au-dessus du cours actuel de l’Arize, à une altitude supérieure à celle de la voûte de la grotte au-dessus de la rivière ; une crue d’une telle ampleur aurait exigé la formation d’un énorme bouchon à la sortie nord de la grotte, et la formation d’un immense lac de plus de 30 m de hauteur, occupant des kilomètres carrés de vallée au sud de la grotte.

 Apport depuis le plateau de Lessé : cette hypothèse semble la plus vraisemblable. Le plateau a la forme d’une grande doline présentant un fond relativement horizontal et son fond assez imperméable devient relativement marécageux lors de pluies importantes, formant parfois un petit lac. La zone préférentielle d’infiltration est logiquement située en bord de doline. Une inondation exceptionnelle de la doline entraîne une réactivation de cet exutoire, et dans la grotte une importante arrivée d’eau et de sédiment fin argileux à partir des extrémités orientales des Galeries du Renne et Mandement. Cette évacuation de l’eau captée par la doline suit l’axe fracturation du massif en direction de la grotte et celui des Galeries du Renne, des ours et Mandement, aujourd’hui colmatées, et dans lesquelles se trouvent ces faunes quaternaires. On peut donc avancer l’hypothèse que le piège à faune d’où proviendraient ces ossements, viendrait du type marécage.